LA CUEILLETTE, LE SÉCHAGE

Armés de leurs engins, parfois insolites comme un ULM ou un Argo (sorte de quad amphibie à huits roues motrices) et plus communément de quads et de 4×4, les cueilleurs sillonnent les routes forestières des forêts calcinées.

Chaque matin, depuis le camp de base, ils prennent ces pistes poussiéreuses et lorsque leur instinct et leurs expériences parlent, ils se garent en bord de route et commencent leur prospection. On peut avoir de la chance des fois, et trouver un beau coin non-loin du véhicule. Mais la plupart du temps, il faudra marcher plusieurs kilomètres pour trouver un spot encore non exploré. Une fois une « patch » trouvée et cueillies, il faudra charger le butin dans des caisses et les arrimer solidement à sa claie de portage, avant d’entreprendre le chemin du retour vers le véhicule. Pour ne pas se perdre, les cueilleurs emmènent avec eux un GPS et des batteries de rechanges.

Les forêts de l’ouest canadiens sont vraiment sauvage et il n’est pas rare de croiser une multitudes d’animaux tout au long de la journée. Le plus emblématique, vous l’avez déjà en tête, je suis sûr, c’est bien entendu l’ours. Il n’est pas rare d’en croiser, bien qu’ils désertent un peu les forêts brûlées. La majorité des rencontres se font sans fond sans problème et sans agressivité. Il peut arriver d’avoir besoin d’utiliser des pétards effrayants pour démotiver un ours un peu trop curieux qui s’approcherait. Et pour les cas extrêmes où l’ours viendrait trop prêt et serait menaçant, nous portons des lacrymogènes anti-ours. On peut rencontrer aussi pleins d’autres mammifères comme des orignaux (élans d’Amérique), des caribous (rennes), des castors, des loutres, des coyotes, des loups, des lynx, des carcajous, des porcs-épics, des cougars, des wapitis, des cerfs de virginie, des chevreuils, etc.. La faune aérienne est riche aussi avec notamment le célèbre pygargue à tête blanche ou le hibou Grand-Duc.

En fin de journée, les cueilleurs rentrent au camp de base et amènent leur récolte à la tente d’achat. Les morilles sont contrôlées et pesées. Les cueilleurs sont payés au jour le jour suivant le cours de la morilles. Une fois achetées et pesées, les morilles sont étalées sur des claies de séchage en bois avec grillage en inox. Ceci est un détail important quand on sait que l’acier galvanisé ou le plastique, utilisés par bon nombre de sécheurs que nous ne citerons pas, dégagent des émanations toxique lorsqu’ils sont soumis à la chaleur. Ensuite entreposées dans le tunnel de pré-séchage, elles passeront toute la nuit ainsi qu’une bonne partie de la journée suivante, sous une forte ventilation, sans chaleur, et sans contact direct avec les rayons du soleil.

Après avoir fini l’étape cruciale du pré-séchage, les morilles sont transportées dans la remorque-séchoir. Là, elles finiront gentiment de sécher à des températures maîtrisées jusqu’à qu’elles aient atteint le niveau d’humidité adéquat. Cette partie s’apparente à de l’art! Tout peut être sublimé comme tout peut être brulé ou fumé.. Chez Morilles de Feu sàrl, le séchoir est la pièce maîtresse de tout le processus qui nous amène à une telle qualité.