LES MORILLES DE FEU

Comme son nom l’indique, cette morille pousse sur le sol brûlé des forêts victimes d’incendie. Et ce sont des millions d’hectares de ces forêts qui partent en fumée chaque été au Canada. Ces feux sont à 85% des cas allumés par la foudre durant les chauds mois d’été. Ils font partie intégrante de l’écosystème nord-américain. Ces incendies permettent aux forêts de se régénérer et tant qu’aucune infrastructure humaine est menacée, les services du feu laissent les forêts brûler.

 

Il existe plusieurs démonstrations dans la nature que ce phénomène existe depuis vraiment longtemps. Par exemple, il existe une espèce de conifère qui produit des graines qui ne pourront germer que si leur cosse brule.. Ce sont des évolutions qui ont pris des milliers d’années à voir le jour. Autre exemple: dans les parcs nationaux, les services d’incendies luttèrent activement pendant de nombreux étés contre les incendies qui ravageaient les forêts protégées des parcs. Ils ont constaté au fil des ans que ces forêts dépérissaient. Après avoir compris leur erreur, ils ont commencé à allumer des feux contrôlés dans les parcs. Les résultats n’ont pas tardé être observés.

Il faut que l’incendie ait eu lieu à la bonne période et il faudra attendre le printemps suivant pour voir ces magnifiques champignons proliférer.

 

Mais attention, il ne suffira pas d’aller dans quelconque forêt brûlée pour y assurer une bonne récolte! Notre chère morille est capricieuse, nous le savons bien dans nos contrées.

Beaucoup de paramètres seront déterminants pour donner naissance à un sol productif, comme par exemple l’âge de la forêt, les essences d’arbre, le type de sol, et bien d’autres paramètres que nous gardons précieusement en secret.

La saison s’étend de mai à juillet et ce n’est pas moins de quatre variétés que nous récoltons: la morille conique, la morille grise, la morille blonde et la morille verte.

 

La conique est celle qui pousse en premier et est aussi la plus abondante. Sa saveur puissante en fait la favorite pour accompagner les viandes rouges. De couleur brune, elle a le même aspect que les coniques qu’on trouve habituellement sur nos marchés. Sa chair et sa saveur sont quand à elles incomparables.

 

Plus tard dans la saison vient la morille grise, suivie de très près par la blonde. Ces deux variétés possèdent une paroi double. Leur chair est vraiment beaucoup plus charnue. Elles atteignent aussi en moyenne de plus grandes tailles que leurs cousines coniques, ce qui en fait des parfaites morilles à farcir. Leur saveur plus fine, en font d’excellentes accompagnatrices de viandes blanches, de volailles, de poissons (oui oui, vous avez bien lu poissons), d’asperges, etc..

 

Et enfin vient la verte. La plus capricieuse de toutes. Elle ne sort pas chaque année et lorsqu’elle est  présente, c’est souvent en moins grande quantité. Elle se distingue par sa triple paroi! C’est la plus charnues et la plus dense de toutes. Elle couple la puissance de la conique avec la texture des grises et des blondes, c’est vraiment une morille exceptionnelle ! Sur la photo ci-dessous, nous pouvons observer au niveau de la coupe que les trois parois remplissent entièrement la cavité du pied.